Je suis née le 5 mars 1987. Aboutissement de deux lignages, rencontre de Sylvie et de Michel, J’étais alors l’entité nommée Virginie.

J’étais constituée d’un corps physique, lien avec le monde terrestre ; d’un cœur, royaume de mes émotions ; d’une âme, gardienne de ma flamme de vie et d’un esprit, usine de mes pensées et de ma raison.

Mon premier cycle de vie fut rempli de violences physiques, sexuelles et verbales. Et lorsque j’atteignis l’age de 18 ans, j’eus connu trois morts : la mort de mon corps, la mort de mon cœur et la mort de mon âme. Seul subsistait mon intellect, développé à son plus haut potentiel.

Je n’étais que pensée, raison et logique. Lorsque seul cet élan est notre moteur, notre fonctionnement est pareil à celui d’une machine, d’un robot. Froid, distant, toujours pragmatique, logique, sans humanité.

Je n’étais plus, je ne vivais plus, je survivais.

Mais la mort ne signifie pas la disparition totale d’un chose au profit du néant. Elle est régit par une loi physique bien connue : «  rien ne se perd, tout se transforme ». Ce qui meurt ne disparaît pas, il devient cendres et terreaux nourrissant pour permettre à une nouvelle vie de germer sur Terre. La mort est la fin d’une page qu’il faut tourner pour pouvoir commencer une nouvelle page de notre vie. Même à cet état robotique, je savais cette Vérité, elle étais ancrée au plus profond de moi. 

Elle s’exprimait à travers les douleurs de mon endométriose, les tempêtes de mon intestin irritable, les vagues émotionnelles qui déferlaient sans raison, la lassitude et l’ennui de toute chose, la colère et l’injustice qui débordaient à chaque occasion. Ainsi les cendres de ce qui n’étaient plus s’agitaient en moi prêtes à devenir ce qui sera.

À l’âge de 20 ans, j’ai connu ma première renaissance, celle du cœur. J’appris que je pouvais être aimé, sans conditions, sans jugement, sans chantage et sans violence, aimé tout simplement.

A l’âge de 23 ans , j’ai connu ma deuxième renaissance, celle de l’âme. Je ressentis très distinctement une flamme s’allumer à l’intérieur de moi. Toute petite, au milieu d’un ténèbre sans fin et sans contour. Je redécouvris que j’étais un être de lumière capable d’amour.

A l’âge de 32 ans, j’ai connu ma troisième renaissance, celle du corps. Je pris conscience de la douceur et de la suavité de mon corps, je l’enfilais pour la première fois, et c’était un chausson très confortable. J’appris qu’il était possible de vivre une expérience terrestre sans douleur. Je fis de mon corps mon partenaire, mon allié de vie.

La renaissance est une étincelle de départ, une graine qui germe. Si cette graine et cette flamme ne sont pas nourries et arrosées avec soin, elles finiront par s’éteindre et mourir à nouveau. Je me suis donc faite gardienne de mon feu sacré, jardinière de mon jardin intérieur. J’ai travaillé et persévéré, je suis tombé, j’ai appris, j’ai grandi jusqu’à ce que ce feu soit éternel.

Aujourd’hui, j’incarne pleinement Virginie. Je suis et je vis entièrement.

« Les guérisseurs ont souvent un passé douloureux. C’est leur mission d’âme de guérir les autres, l’univers doit donc être sûr qu’ils peuvent d’abord se guérir eux-mêmes avant de pouvoir guérir les autres. »